ADIEU L'ARTISTE...
Hier soir, alors que je m'apprêtais à écrire un petit article sur Maurice Béjart qui commençait par: " J'ai eu l'immense privilège d'assister à deux ballets du chorégraphe hors norme qu'était Maurice Béjart...L'un s'appelait "1789" l'autre "le Presbytère " sur une musique de Queen et de Mozart..."L'article est resté en suspens, il était 23 heures , ce 22 novembre, le téléphone sonnait pour m'annoncer que Jacques Zabor était passé de l'autre côté du miroir.... Brusquement, c'est un séïsme. Il est impossible de faire coïncider réalité et cauchemar.
Jacques ZABOR, qui fut mon mari et le père de mon fils mourrait d'un mal foudroyant trois jours après avoir été admis à l'hôpital en urgence. D'un autre artiste, j'aurais peut-être dit que cette mort subite, invraisemblable, incompréhensible, avait du panache, mais de lui, l'acteur, le poète, j'oserais dire qu'il nous a joué là, son plus mauvais rôle, celui qui déchire le coeur de ceux qui restent en leur ôtant toute envie d'applaudir...Et pourtant, comment te quitter sans saluer en toi, Jacques, l'homme que j'ai aimé, Zabor, l'acteur que j'ai admiré, toi, enfin Jacques Zabor, le poète trop discret. Salut au serviteur infatiguable de ce métier de saltimbanque que tu as hissé à la hauteur de tes (nos) rêves ! SALUT L'ARTISTE !
Jacques Zabor: recueil de poèmes: "Champ Nu" (rien qu'un poème)

