PRINTEMPS DES POETES...
Après l'écoeurement ressenti devant les élections en Russie, j'avais envie d'écrire un article qui ce serait appelé "changeons le peuple"! Petite provoc légitime face à mon incomprehension d'un peuple qui vota deux fois pour le délicieux G.W Bush, qui remettra sans doute Berlusconi sur le trône et qui maintenant intronise le dauphin de ce cher "démocrate" de Poutine, si vivement félicité par notre omniprésident (lui aussi élu par un peuple qui le désavoue huit mois plus tard avec autant d'enthousiasme !!! ) Faute de pouvoir changer le peuple, accrochons plutôt nos charrues aux étoiles et tournons le dos aux "politiques" pour ouvrir nos bras aux poètes...Je vous offre aujourd'hui ce poème d'un acteur/ metteur en scène/auteur/poète - ami et tendre complice de longue date qui me fit ce cadeau, il y a peu de temps...


Oiseau des îles.
Bleu comme était bleu le siècle dernier
le bleu des messages, l’oiseau messager aux plumes rousses
la mer pas loin à Marseille ou à Alger
(et d’ailleurs, mon reflet dans la mer a-t-il mon âge ou l’âge de la mer ?)
deux qui ne sont pas des amants se regardent
leurs baisers copinent
s’évitent pour avoir trop à dire
cachés du soleil et des tourmentes
deux passants et leurs baisers évités dans la crainte du vacarme.
Un oiseau bleu à plumes rousses vient d’Afrique qui plane sur la ville arrimée
son ombre déforme la paille dans l’œil de la femme
ombre et paille dans l’œil, lèvres.
Valse. Contretemps.
Les bleus à l’âme font l’âme rouge
plumes brûlées. Insurrection, désir et silence.
Un bateau fait des ronds dans l’eau
les deux regardent scintiller ce qui ne leur appartient pas
mais ! le prendre, l’accoster au creux d’un roulis
sans craindre le clapotis des veuves et des commerçants
être Amiral, être Scarlett, autre chose, l’impensé, l’incendiable
l’invendable et l’inachetable !
Mais non. Ils restent à quai, la ville les tient serrés.
L’oiseau bleu, l’oiseau des îles repart au large avec dans son bec un rameau comme un message
d’amour
toujours
à faire.
Bleu comme était bleu le siècle dernier
le bleu des messages, l’oiseau messager aux plumes rousses
la mer pas loin à Marseille ou à Alger
(et d’ailleurs, mon reflet dans la mer a-t-il mon âge ou l’âge de la mer ?)
deux qui ne sont pas des amants se regardent
leurs baisers copinent
s’évitent pour avoir trop à dire
cachés du soleil et des tourmentes
deux passants et leurs baisers évités dans la crainte du vacarme.
Un oiseau bleu à plumes rousses vient d’Afrique qui plane sur la ville arrimée
son ombre déforme la paille dans l’œil de la femme
ombre et paille dans l’œil, lèvres.
Valse. Contretemps.
Les bleus à l’âme font l’âme rouge
plumes brûlées. Insurrection, désir et silence.
Un bateau fait des ronds dans l’eau
les deux regardent scintiller ce qui ne leur appartient pas
mais ! le prendre, l’accoster au creux d’un roulis
sans craindre le clapotis des veuves et des commerçants
être Amiral, être Scarlett, autre chose, l’impensé, l’incendiable
l’invendable et l’inachetable !
Mais non. Ils restent à quai, la ville les tient serrés.
L’oiseau bleu, l’oiseau des îles repart au large avec dans son bec un rameau comme un message
d’amour
toujours
à faire.
Philippe Crubezy