MOMENTS DE GRÂCE...(suite)
Chose promise, chose dûe. Je gardais un souvenir lumineux d'un débat télé (2006 ?) entre Jacques Derrida et Regis Debray, entre "celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas" comme aurait dit Aragon, c'est pourquoi, je tenais à voir en chair et en os l'un des deux protagonistes, l'autre n'étant plus de ce monde. Regis Debray, figure fascinante et agaçante, devait débattre avec Mohamed Kacimi autour de son livre "Un candide en terre Sainte".

Il était 18h45, la salle (trop grande) était hélàs clairsemée, il est arrivé, les épaules un peu voûtées et l'air taciturne face à un Mohamed Kacimi, toujours souriant et abusant de son charme oriental... Et cet homme, Regis Debray, d'abord réticent à commenter son propre texte,dont la lecture de fragments qui dénaturaient l'esprit général du livre, semblait l'agacer, s'est laissé aller à parler avec humour et érudition de la nécessité des mythes dans toutes les civilisations, mais aussi du danger à confondre la bible et acte notarié, pour l'attribution de terres au plus ancien occupant ! Ne pas confondre, mythes, légendes et Histoire! Au passage, il a calmement stigmatisé G.W.Bush, qui a "réussi par sa politique à chasser les chrétiens du berceau de leur religion". Durant trois quart d'heure, l'échange fût jubilatoire entre Kacimi, le poète-romancier-dramaturge, algérien, né dans une famille de théologiens et auteur de "la confession d'Abraham" et Régis Debray, le philosophe, ancien compagnon du "Che" et aujourd'hui "Médiologue" et président de "l'Institut européen en sciences et religion". Le proverbe dit "La culture, c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale", mais durant cet entretien, il ne s'agissait pas "d'étalage" mais de partage, d'où l'état de lévitation en sortant sur le parvis de Beaubourg, dont je parlais dans mon précédent article!
Si vous souhaitez parfaire vos connaissances sur Regis Debray allez donc faire un tour sur son site