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En toute confidence, je dois vous faire un aveu ; depuis mon départ dans ce délicieux trou de verdure qui porte le nom d’une petite bête hérissée de piquants, j’avais programmé les 4 derniers articles avant de quitter Paris de crainte de perdre tout lien avec la civilisation durant mon séjour ici. L’intensité du travail ici et la difficulté de se connecter, quand 10 comédiens, 6 auteurs et 6 metteurs en scène se jettent sur les 2 ou 3 prises éthernet possibles pour combler leur manque de drogue « e-mailienne » ! Bref, la « première » est passée (c’était hier) et me voilà plus libre pour trouver le temps de vous raconter cette drôle d’aventure épuisante mais diablement ludique ! Anne-Laure Liégeois (J’ai joué 4 spectacles sous sa direction dont le fameux « Embouteillages ») qui dirige depuis quelques années le Centre Dramatique de Montluçon, aime inventer des formes et prend même un malin plaisir à déstabiliser les acteurs..Cette fois, elle a donc proposé à 6 auteurs de venir écrire pendant 5 jours à Hérisson autour d’un fait divers de leur choix pour 2 à 5 comédien(ne)s qu’ils ne connaissaient pas. Elle a également proposé à 5 metteurs en scène (plus, elle-même) de mettre en espace à « l’aveugle »- c’est-à-dire en découvrant sur place les textes qui leur étaient attribués d’office ainsi que la distribution. Quant à nous, comédien(ne)s, nous avons découvert le 25 juin, les textes et nos metteurs en scène et nous avions une petite semaine de travail pour parvenir à s’investir dans deux textes . L’ambiance fut donc à la fois studieuse et détendue. Pour ma part, j’ai eu la chance de tomber sur deux metteurs en scène avec qui, je me suis d’emblée sentie en phase ; l’un Sylvain Maurice, (directeur du CDN de Besançon) dont j’appréciais le travail et un jeune Lyonnais intense et mystérieux Simon Delétang qui va prendre la direction des « Ateliers » à Lyon ( Rosa, je te dis : « à suivre ») J’ai eu la chance aussi de tirer la bonne pioche – si je puis dire – avec « mes » auteurs (Jean-Christophe Cavallin et Ricardo Montserrat) Bonheur, donc. Hier, une jeune femme que nous ne connaissions pas est venue nous féliciter après le spectacle et avec un soupçon de supériorité condescendante dans la voix, elle a ajouté : « Vous étiez très bien et je m’y connais, je fais « presque » le même métier que vous, mais…à PARIS ! » Faut quand même pas mélanger les torchons et les serviettes !
Demain, je vous parlerai des « soirées dancing » qui suivent chaque représentation