POMPES FUNÈBRES...
Il y a des morts qui ne rendent pas triste, celle de JORG HAIDER en fait partie. Le président de la république autrichienne a commenté ainsi la disparition accidentelle du leader d'extrême droite : "Un homme politique de grand talent, capable de soulever l'enthousiasme, même s'il a suscité beaucoup de critiques" ! Je crois qu'un certain Adolf H. était aussi capable de "soulever l'enthousiasme" des foules...Aurait-il fallu pleurer sur sa mort? La seule tristesse est que la disparition de ce fasciste - qui ne cachait pas son admiration pour l'armée nazie - n'éradiquera pas, bien sûr la progression de l'extrême-droite en Autriche, puisque comme pour l'Hydre de Lerne, chaque tête coupée repousse et parfois se multiplie.
Pour ne pas quitter le début funèbre de cet article, je reste dans les pompes du même nom, puisqu'hier j'étais à l'inauguration du "104" (rue d'Aubervilliers), nouveau lieu branché de la capitale. Dans ces superbes bâtiments du XIX e siècle où se fabriquait toute l'industrie de la mort, du cercueuil de première, deuxième ou troisième classe, en passant par l'aménagement des corbillards ou la confection des lourdes tentures noires qui ornaient les portes, on fabriquera maintenant l'Art du XXIe siècle! Les pratiques funéraires en disait long sur les rapports sociaux de la capitale, Qu'en sera-t-il du "104" ? Ce Centre de Création et de Production "unique au Monde" avec 39. 000 métres carrés, ses deux salles de spectacles, ses 16 plateaux de travail et ses anciennes écuries transformées en salle d'exposition, va-t-il "boboïser" ce qui était l'un des derniers quartier populaire de Paris ou bien au contraire, attirer ces habitants vers la découverte de l'art vivant, dans d'anciennes Pompes Funèbres ? L'avenir nous le dira.

