HORS "CRISE"!...
Hier, pour échapper un moment au tsunami de mails et d’infos diverses et variées sur les multiples catastrophes promises par « LA CRISE », cause de tous nos maux (disent-ils… !!), je suis allée me réfugier dans un petit cinéma magique à deux pas du Moulin de la Galette, j’ai nommé le STUDIO 28 Pourquoi « magique » ? Parce qu’il fait partie des rares « cinémas de quartier » de la capitale….Un bijou , loin des multiplex des mangeurs de popcorn ! Né en 1928 et décoré par JEAN COCTEAU (parrain de la salle avec ABEL GANCE ), ce lieu a connu la première projection de « L’AGE D’OR » de Luis BUNUEL. Hier soir , Agnès VARDA était heureuse d’y présenter « LES PLAGES D’AGNÈS » devant un public par avance conquis ! Bonheur en effet de voir ce petit bout de femme, qui se définit d’emblée comme « une vieille petite dame rondouillarde, marquée par les plages »
Elle est drôle avec ses cheveux bicolores (certains diraient : « comme si une mouette lui avait chié sur la tête » !) son énergie remarquable, sa fantaisie , son humour. Intarissable, elle raconte « en vrai » ce que nous verrons dans le film : Les plages, du nord, du sud, de l’atlantique, de Californie, mises en scène, aimées, adorées, embellies. Des plages qui racontent une vie, un grand amour, la mort, les amis, les rencontres, Sète, les joutes, Jean Vilar, les premiers festivals d’Avignon, la superbe silhouette de Gérard Philippe dans le prince de Hombourg…(Tiens, cette photo légendaire, c’était elle ? Mais oui bien sûr…Les photos mythiques du TNP, c’était elle aussi) Les « Plages d’Agnès » nous racontent la traversée…d’un gros morceau de siècle avec tendresse, avec sensualité, gourmandise et une grosse dose d’humour. On voit Jean-Luc Godard sans lunettes noires, Jim Morisson à Chambord sur le tournage de "Peau d'âne" ou Jane Birkin en stan Laurel...En sortant de la salle « magique », Agnès avait disparu, mais l’air du large avait laissé un sourire heureux sur les lèvres des spectateurs. Un joli cadeau.
