Demain sera mis un point final à "l'atelier d'écriture" que j'ai mené depuis le mois de janvier à la médiathèque de Gonesse. Une séance tous les quinze jours, dix séances en tout, c'est peu et c'est beaucoup pour obtenir une assiduité de la part d'un groupe. Quand Carole THIBAUT (l'auteure-metteure en scène-comédienne avec qui j'ai travaillé sur "Istoires de filles") m'a proposée de prendre en main cet atelier, j'ai hésité, j'ai réfléchi, comme chaque fois qu'on me propose de "transmettre" mon "savoir", il en est de même pour les ateliers théâtre. Ai-je quelque chose à transmettre ? suis-je apte à transmettre ? et puis je finis par me poser la question différemment: "Et si on partageait ? " et là, je réponds : oui. Et durant ces dix séances j'ai tenté d'apporter un peu de mon expérience théâtrale à ceux qui n'avaient été qu'une ou deux fois au théâtre dans leur vie. Or, on ne peut pas dissocier l'écriture théâtrale de la mise en jeu, donc de l'incarnation, de la voix et du corps qui serviront à la transmission des mots. Ce B.A. BA de notre métier remis en chantier, décortiqué pour tenter d'en comprendre les mécanismes et les rendre compréhensibles aux néophytes permet de bien secouer les neurones et ainsi remettre en question notre fonctionnement. Nous avons joué aux jeux des textes à contraintes, nous avons essayé de mêler les écritures tout en conservant le fil d'une histoire (pas facile) nous avons (Ils ont) écrit une petite pièce, en s'appuyant sur le support de photos pour révéler l'imaginaire, qui n'est pas toujours au rendez-vous. L'accouchement n'a pas toujours été facile, mais le bébé est là, et il sera livré pour la première fois au jugement du "public" (composé essentiellement d'amis bienveillants) demain soir à l'auditorium de la médiathèque de Gonesse. Ce sera donc la dernière séance, la première et l'unique lecture publique du fruit de leur sueur, j'ai déjà le trac pour eux!