AMI(E)S DU BLOG...
J'interromps aujourd'hui ma série sur mes balades à Paris, je n'avais pas le coeur à vous entraîner avec moi dans les petits coins bien aimés de ma Butte. Nous reprendrons nos balades un peu plus tard. Il y a quelques temps déjà, je voulais consacrer un article sur mes ami(e)s du WEB, et même du "BAB-EL-WEB" ! Ami(e)s présents, Ami(e)s déserteurs, Ami(e)s définitivement absents...On peut s'interroger sur le mot : "AMI(E)S" et pourtant...J'ai ouvert ce blog le 10 décembre 2006 - Eh oui, déjà ! - Je ne savais pas très bien au départ pourquoi j'ouvrais cette page ou plutôt cette porte avec vue VERTIGINEUSE sur mes frères humains...Comme tous les autres j'ai commencé par tâtonner , j'étais intriguée de me mettre en position de "VOYEUSE" en entrant sans frapper chez mes concitoyens? Au début je poussais timidement une porte qui ouvrait sur une autre porte, qui elle-même ouvrait sur une autre porte etc. Délicieuse et effrayante sensation d'être aspirée dans les tuyaux infinis de la BLOGOSPHÈRE. Derrière chaque porte je découvrais une personnalité nouvelle et des talents insoupçonnés de photographes, d'aqurellistes, de polémistes, de poétes, d'auteurs...J'étais très excitée, j'avais envie de tout lire et puis j'ai dû me rendre à l'évidence : cent vies ne suffiraient pas à ouvrir TOUTES les portes, pas plus qu'elles ne permettraient de lire TOUS les livres. J'ai donc fait des choix électifs, j'ai rangé dans un petit module de ma page d'accueil mes ami(e)s de coeur et mes rencontres de passage. Comme en amitié ou en amour, j'ai eu mes fidélités et parfois mes infidélités. Je suis devenue "addict" de certains blogs, d'abord de celui d'un certain "MYSTER" et de sa "SALLE DES PROFS" dans laquelle j'ai découvert une bande d'enseignantes à la plume alerte et incisive: "PROFETTE", "NATURELLA" "ROSA" "BBK", "MYSTER" a déserté le premier, puis Profette, puis Naturella laissant un vide dans nos imaginaires. Je m'étais aussi liée d'amitié virtuelle avec DEBLA la gitane de Camargue, elle aussi a fini par retrouver son nomadisme...Et enfin les deux "ALAIN", le premier m'enchantait avec ses souvenirs de ROUTIER. Cet homme avait exercé cette profession pendant 20 ans et avait accumulé sous son capot des centaines d'histoires, drôles, originales, touchantes qu'il racontait avec l'élégance d'un poète. L'an dernier, il avait envoyé sa fille me rejoindre dans la librairie de Monsieur Moatti aux Abbesses pour que je lui dédicace "Le JEUNE HOMME A LA CANNE" et il m'en avait fait ensuite une analyse critique très pertinente. Un jour, il a évoqué sur son blog ses soucis de santé, discrètement, puis il y eût un long silence jusqu'au 8 mai 2011 où le mot "FIN" déposé par sa fille accompagnait cette simple phrase, à l'image du poéte: "Dans le temps les écrits restent... parfois; les hommes passent... toujours!"
L'autre ALAIN s'appelait DRIESSENS, mais je préfèrais l'appeler "CRABILLOU" du nom de ses CHRONIQUES ravageuses. Pour tempérer son style "punchy" il avait mis en exergue: "Que te sert de dormir, si tu ne rêves point",. Le "CRABILLOU" avait une plume aiguisée, et la verve acide d'un Jules RENARD. Il pouvait torcher un long article sur la situation politique, sur son Massif Central ou n'importe sujet d'actualité avec le même panache digne d'un grand éditorialiste. Avec le même humour sans concessions, il nous a annoncé fin mai ses "ennuis de santé" dès le début juin il signait ses premières "CHRONIQUES D'UN CANCER ANNONCÉ"Mi juin , il terminait son article comme un défi: "Moi, j'ai faim de la vie". Hier, en allant faire un tour sur son blog, un peu inquiète de n'avoir pas reçu de "news letter" depuis quelques temps, j'ai appris la fin des "CHRONIQUES" Le CRABILLOU avait lâché définitivement la plume le 30 juillet. J'ai "volé" cette photo sur son blog, je pense qu'elle donne une idée juste du personnage que j'imaginais sans l'avoir jamais rencontré. Pourquoi ouvrons-nous des BLOGS ? Quelle nécessité nous pousse dans cette société de (dés) informations tous azimuths à exister, impudiques et cachés derrière cette toile éphémère. Dans un monde qui va trop vite, en équilibre instable sur une planète sans gouvernail, nous tentons vainement "d'être sur la photo" pour témoigner de notre passage ? Je n'ai pas de réponse, je sais seulement que vous pouvez "ALLEZ LES VOIR" fouiller dans leurs "ARCHIVES", celles de Crabillou, celles du routier, et les autres. En cette période estivale, vous avez le temps, vous ne le regretterez pas.