AU PAYS DE MANDRIN...suite
J'aime les horizons dégagés, c'est sans doute pourquoi à Paris, j'habite sur une colline (Montmartre ) au cinquième étage, pour voir un peu plus loin, au dessus des toits, au delà, là-bas, plus loin que les limites de mon petit angle de vue. J'aime la mer pour la fenêtre ouverte sur l'infini et j'aime ce pays Savoyard pour la variétés de ses lumières et l'espace d'imaginaire offert à mes regards.
Bonheur du petit matin de voir perché à quelques kilomètres, sur la colline voisine de Rochefort, le "CHATEAU DE MANDRIN" c'est à dire, celui où il fût arrêté illégalement par les Français, alors qu'il était en SAVOIE, terre étrangère! Les temps n'ont pas changé! Ici, le fantôme de MANDRIN hante montagnes et vallées , celles là même qu'il parcourut à la vitesse de la "lumière" comme disait de lui "VOLTAIRE". Bandit, Héros, précurseur de Mesrine ? Il a défié le pouvoir et les Fermiers Généraux qui opprimaient le peuple, il a semé les premieres étincelles de ce qui serait quelques décennies plus tard LA RÉVOLUTION. Comment ne pas penser à lui ICI et AUJOURD'HUI ? Bien sûr, hier, en faisant notre marché à PONT DE BEAUVOISIN à l'endroit même où le pont délimitait la France de la Savoie où Mandrin et sa petite armée bravaient les dragons de LOUIS XV ... Bien sûr, aujourd'hui à quelques centaines de mètres de là, il y a des Super U et des Carrefour qui entament quelque peu les rêves insurrectionnels...Nos ancêtres, nos prédécesseurs dans l'ordre du monde étaient-ils plus téméraires que nous? Avons-nous perdu tout notre esprit frondeur dissout dans une civilisation du confort et du loisir ? A méditer, en apprenant par coeur ce texte que vous connaissez déjà de notre illustre poéte national, l'irremplaçable Victor, mais que l'on peut se redire tous les matins en espérant un avenir meilleur!
" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire...
Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".

" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire...
Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.
Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.
On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".