AUTOMNE...
Décidément, je ne peux pas compter sur une féline aux yeux topaze mi-Persane, mi-roturière et définitivement sans papiers (n'en déplaise à Monsieur Besson) qui a élu domicile chez moi ou plutôt qui tolère que j'habite chez elle...Cette CANNELLE donc, avait promis de remettre ses griffes sur le clavier pour vous brosser quelques portraits de beaux spécimens HUMAINS (comme elle dit) rencontrés lors de notre voyage en SAVOIE, mais depuis avant-hier, elle a décidé d'hiberner sous la couette, pour ne pas voir ce mois de novembre qu'elle abhorre, comme moi (j'ai remarqué que j'avais de nombreux points communs avec cette féline... bizarre!) Je reprends donc de grand coeur, le flambeau qu'elle a laissé s'éteindre pour vous parler de FABRICE. Il fait partie, avec sa femme JOELLE, des belles rencontres du dernier séjour en Savoie.
FABRICE, avec un nom de héros Stendhalien(peut-être pas un hasard, puuisqu'il est né à Grenoble comme l'auteur de la "CHARTREUSE DE PARME") et son physique soigné de mousquetaire du roi, ne correspond pas exactement à l'image stéréotypée que les citadins se font d'un éleveur de vaches laitières. La première fois que je suis entrée dans sa salle de traite, il fixait les embouts de la trayeuse au son des BEATLES , qui surpassait le bruit des machines. Je lui ai demandé si c'était pour faire plaisir aux vaches. Il m'a répondu avec son grand sourire juvénile: "9a leur fait plaisir et à moi aussi". Il faut dire qu'il aime sincèrement la musique Fabrice, avec sa femme JOELLE, ils peuvent faire des kilomètres le week-end de repos (une fois tous les quinze jours !) pour aller voir un concert, une pièce de théâtre ou aller voir la mer et revenir pile poil à cinq heures du matin pour la première traite, le lundi. Des semaines de 70 heures et la passion du métier qu'il a choisi. Fabrice destresse ses vaches aux fleurs de Bach et construit de jolis petits box personnalisés pour ses veaux. Il est patient et pédagogue avec les enfants (et les grands)qui visitent sa ferme et peut rire de bon coeur en aidant une petite fille à faire jaillir le lait dans sa bouche en pressant le pis. Je peux vous dire que le lait de ses vaches a la saveur de crème de nos rêves d'enfants, mais que notre foie a - hélas - oublié à la faveur des ersatz allégés ! Mais si vous passez au Pays de Mandrin, ne manquez pas le détour par sa ferme.
