AVIGNON 7...et match !
Non, le "match", c'était hier, mais ce titre - réservé aux amateurs de tennis et de l'Amanach Vermot m'a fait rire ! En ces temps de sinistrose météorologique, il faut bien sourire un peu pour décoïncer les zigomatiques ! Donc, 17 JUILLET, fin de mon bref séjour dans la CITÉ DES PAPES. IL PLEUT. Ça a commencé par quelques pipis d'oiseaux vers minuit quand nous nous apprêtions à nous asseoir sous les platanes de la Place des Carmes pour dîner à "LA TAVERNE AVÉDIS", le fameux "Grec" et son non moins fameux "Rétsnina blanc". Christina Fabiani, mon amie metteure en scène (de "TRACTEURS") avait dit en souriant: "Non, on peut s'installer, c'est de la fausse pluie"...En effet, la "fausse pluie" avait cessé gentiment jusqu'à la fin du repas pour reprendre avec une vigueur décuplée durant la nuit. Donc, le 17 JUILLET. IL PLEUT. C'est sinistre. Les distributeurs de tracts font la grimace, les taverniers font la gueule, les tongs glissent sur les "calades" de la rue des Teinturiers, les parasols rechignent à jouer les parapluies et manifestesnt leurs désapprobation en s'égoutant en rigole sur les dos nus des touristes imprudentes. Julien DRAI prend son petit déjeuner avec son staff PS à une table voisine, il est bouffi et gris comme le temps. J'AI LE CAFARD. Je pense à tous les spectacles que je n'ai pas vus. Avant de passer chercher ma valise, je repasse devant le "JARDIN D'ÉDEN" (voir épisodes précédents) et la Chapelle des Pénitents Gris. C'est ouvert. Personne ne me harponne à l'entrée. Il y a du monde dans le JARDIN D'ÉDEN, ils ne ressemblent ni aux saltimbanques, ni aux Bobos, plutôt à la communauté des cathos dans le "LONG FLEUVE TRANQUILLE", en revanche la chapelle est vide. Je peux y entrer tranquillement et voler cette photo. Le lieu mériterait sans doute une visite plus longue, y compris sur l'exposition sur le "SAINT SUAIRE DE TURIN", mais un prêtre menace de m'enfermer - en souriant - : "On ne veut pas vous empêcher de sortir, ni d'entrer d'ailleurs ! " Il ne ressemblait pas à DSK. Je sors librement. Ensuite je trainerai à nouveau ma valise jusqu'à la navette TGV. La pluie a eu l'élégance de cesser. En rentrant à Paris, j'ai trouvé le texte que Mohamed KACIMI m'envoyait. Il s'agissait d'une contribution qu'il devait porter le jour même devant le PS. Je ne peux m'empêcher de vous en livrer quelques extraits que je regrette de n'avoir pas écrits : Le monde brûle, L’Europe et l’Amérique sont au bord de la faillite. A Damas, l’armée tire toujours sur la foule. A Tripoli, Ubu-roi des sables pilonne encore son peuple. Au Caire, des millions de jeunes sont dans la rue. A Tunis, des Islamistes menacent chaque jour des artistes et des intellectuels. L’Irlande explose, Israël se barricade. Je pensais trouver à Avignon un écho de cette fureur du monde. Mais rien. La cité des Papes est comme étanche aux révolutions qui secouent la planète/..../Dans la Tragédie grecque antique, les comédiens lisaient au public les nouvelles de la cité, avant l’entrée du chœur. On ne concevait pas de représentation qui ne soit en lien avec la vie de tous les jours/.../ Même s’il en abuse parfois, le théâtre met en scène la violence comme un spectacle exotique/.../ Ce que je veux dire, c’est pourquoi l’écriture, pourquoi tout ce qui fait sens, comme on dit, est considéré aujourd’hui comme quelque chose d’obsolète, de caduc et de ringard ? /.. / Le théâtre est né pour dire non pour taire, et au delà des choix esthétiques des uns et des autres, il est l’espace de la vocifération, non de l’apnée/.../ Plateau nu, texte nu, comédien nu, salle nue, affiche vierge, caisse vides. C’est ça l’avenir du théâtre public mis à nu par ce gouvernement pyromane.
Et ça s'intitulait : "Avignon c'est fini" vous pouvez le lire intégralement sur ma page F.B