CARNET DE BORD ALGER...SUITE ET FIN (?)...12
CHAPITRE VI - 30 mais 2010. Dernier jour à Alger, dernier jour de cette aventure singulière, instense, intime, bouleversante et heureuse ! Aujourd'hui pour toutes les raisons précitées et parce que HAFID nous a dit : " Vous avez quartier libre pour vous balader et faire du shopping!...Nous nous sentons un peu orphelins pour affronter quelque chose qui ressemble au blues de la "DERNIÈRE" au théâtre. Ce matin, j'ai pris le relais pour le programme "balade", nous commençons par le haut de la rue Didouche Mourad avec une visite à un brocanteur repéré sur le "PETIT FUTé" ...décevant. Ensuite, à nouveau, nous traversons le Parc de Galland pour prendre quelques photos d'une école située en haut du Parc pour les rapporter à une amie , en rentrant à Paris. Au retour, j'ai prévu un détour par la rue Meissonier pour faire quelques achats dans une boutique d'Artisanat recommandée par Hafid. Peu de tentations, juste un peu de bimbloterie kabyle et touareg...A midi, j'ai décidé d'aller déjeuner dans un restaurant repéré également dans le "Petit futé" mais fermé pour travaux , mais dont le patron a l'amabilité de nous indiquer l'un de ses confrères près de l'avenue Pasteur: "L'AUBERGE DE LA CASCADE" ...Point de cascade et le nom "d'auberge" sied assez peu à ce restaurant au coeur de la ville , mais l'accueil y est chaleureux et la nourriture de bonne qualité. Je me régale d'un mérou bien trop copieux pour mon modeste appétit. Après le café, je continue à assumer "l'ordre du jour", je sais depuis le premier jour que je retournerai dans "ma" maison au 10 rue d'Estonie pour remercier les femmes qui m'ont accueillie avec tant de chaleur la première fois.
Je veux leur apporter un petit cadeau en témoignage de ma gratitude. Mon fils me dit " des gâteaux", j'hésite et finalement j'achète un bouquet de roses. Cette fois, c'est moi qui sonne à la porte. Un jeune homme vient m'ouvrir. Je suis surprise, un peu mal à l'aise, j'essaie d'expliquer. Il semble ne pas comprendre le français...Je suis désappointée, mais très vite l'une des filles vient prendre le relais, elle nous fait rentrer avec un large sourire, elle tient son bébé dans les bras. Elle nous fait asseoir, puis vient la mère nullement surprise par cette deuxième visite, elle me serre dans ses bras et s'assied en face de nous, tandis que sa fille s'active pour nous préparer un café servi dans le service de porcelaine (des grandes occasions). Je me rends compte alors que la mère - malgé son âge - ne parle pas français. Elle ne communique qu'avec ses yeux et un sourire magnifique pour nous exprimer tout le plaisir qu'elle a a nous accueillir dans cette maison qui fut la nôtre. Peu de temps après, la soeur ainée nous rejoint, elle travaille à la clinique Pasteur comme laborantine, elle vient de rentrer.
Toute la famille est réunie autour de nous, les femmes disent déjà qu'à notre prochain voyage, il faudra venir manger le coucous, nous serons les bienvenus ! Le bébé - une petite fille - est là qui babille comme j'avais dû le faire jadis en ces mêmes lieux. La guerre est passée, l'indépendance, tout change, rien ne change...La vie continue ...par les femmes. En quittant les lieux, j'ai serré fort ces femmes dans mes bras, la mère surtout, nous n'avions pu échanger un mot et pourtant nous nous étions si bien comprises, elle m'a préssée contre sa poitrine. En partant mon coeur était plus lourd d'un surpoids d'amitié et plus léger d'une part de GRAÂL retrouvé. Le soir, HAFID est venu nous rejoindre à l'hôtel, notre "comédienne/danseuse" est venue se joindre à nous pour m'apporter le KHÔL - le vrai, à partir de poudre dr'antimoine, qui s'applique avec un bâtonnet de verre - qu'elle tenait à m'offrir. Quelques "clients" italiens, amis de Hafid se sont joints à nous. Nous avons été diner au " SIDI FERRUCH" - du nom même de cette plage où les Français débarquèrent en 1830 - ...La boucle était bouclée, ce soir à table on parlait arabe, français, espagnol, italien et anglais...Nous étions vraiment entrés de plein pied dans le vingt et unième siècle !...
PS : Je n'oublierai jamais...Les inscriptions d'amour sur les feuilles des plantes grasses de TiPAZA...Amour végétal ! Je n'oublierai jamais le rocher du Chenoua vu de Tipaza...Je n'oublierai jamais la baie d'Alger vue de Notre Dame D'Afrique...Je n'oublierai jamais l'un des centaines de petits chats efflanqués qui errent dans les rues d'Alger...Je n'oublierai jamais...
Merci à tous les ami(e)s fidèles anciens et nouveaux venus qui ont suivi ce carnet de bord...J'ai encore bien des histoires coïncées entre les pages de mon "carnet de bord" je les partagerai peut-être avec vous ...un jour ou l'autre.