GÉRARD PHILIPE, L'ANGE CITOYEN...
Hier, j'ai assisté à "l'HOMMAGE À GÉRARD PHILIPE" rendu dans la grande salle de Chaillot, qui fut avant d'être transformée pour le confort des spectateurs, et perdre près de 1000 places ( je crois que du temps de Vilar, elle contenait 2900 places !) donc, dans cette salle mythique qui vit la naissance du TNP, nous avons pu entendre résonner la voix inoubliable de Gérard PHILIPE en contemplant au "jardin" de la scène son fantôme caché derrière le costume vide du PRINCE DE HOMBOURG. (on sait que cet acteur émouvant et parfois grave, savait être facétieux !) Pierre SANTINI présentait cette soirée unique devant une salle archi-comble. Nous avons assisté à la projection de deux jolis documentaires sur la vie et la carrière fulgurante de cet artiste d'exception mort à 37 ans. Certaines de ses partenaires féminines étaient là pour témoigner d'une générosité, d'un talent qui élevait celles et ceux qui lui donnaient la réplique à sa hauteur, d'une ouverture d'esprit qui le rendait attentif aux autres et au monde qui l'entourait...Elles s'appelaient Micheline PRESLE, Nadine ALARI, Françoise ARNOUL, Gina LOLOBRIDGIDA, Geneviève PAGE, Christiane MINAZZOLI (TNP), Monique CHAUMETTE (TNP), Natasha PARRY (Peter BROOK)- Jeanne MOREAU et Anouk AIMÉE étaient excusées - , toutes, 50 ans après sa mort, restaient sous le charme du divin Gérard PHILIPE . Mais contrairement à ce qu'avait dit François TRUFFAUT, quand il était critique, " Gérard Philipe ne séduit que les petites filles de 14 à 18 ans " (On peut s'appeler François TRUFFAUT et dire aussi des conneries !) Gérard PHILIPE fascinait aussi les hommes et pas des moindres, puisque ce fut le cas de Jean VILAR avec qui il devait mener l'aventure extraordinaire d'un vrai THÉÂTRE POPULAIRE qui offrait une culture de qualité à ceux , qui normalement , n'y avaient pas accès. Didier BEZACE, Francis HUSTER, Didier LONG, Gérard DESARTHE, Samuel LABARTHE, Daniel MESGUICH ont lu la correspondance entre Vilar et Gérard PHILIPE, et divers témoignages en liaison avec son engagement politique et syndical. Cette soirée était organisée sous l'impulsion de Anne-Marie PHILIPE (sa fille) par LE SFA - SYNDICAT FRANçAIS DES ARTISTES - INTERPRÈTES - qui s'appelait en 1958 SYNDICAT FRANçAIS DES ACTEURS et dont le premier président fut un certain GÉRARD PHILIPE ! " MON "syndicat ! L'admiration que je portais à l'artiste et à l'homme engagé fut l'un des arguments de poids pour prendre ma carte en mémoire des combats qu'il avait menés pour notre profession. Et si je ne comprenais pas bien, pourquoi le SFA avait choisi cette date du 3 mai pour rendre hommage à notre premier président, alors que l'anniversaire de sa mort avait eu lieu en novembre dernier, j'ai compris en écoutant hier ses écrits sur la défense des acteurs, que cette date n'était pas anodine POUR RÉVEILLER LES CONSCIENCES, alors que nos professions sont sur le point d'être laminés par la fameuse, fumeuse "REVISION GÉNÉRALE DES POLITIQUES PUBLIQUES" LE 6 MAI NOUS SERONS TOUS DANS LA RUE POUR PORTER NOTRE COLÈRE JUSQUE SOUS SES FENÊTRES ET TENTER DE RÉVEILLER (sans grand espoir ) NOTRE CHER MINISTRE ( qui "sait ce qu'il sait" et le garde pour lui) POUR LES PARISIENS RENDEZ-VOUS À 14h30 au CIRQUE D'HIVER
La soirée s'est terminée par une lecture très émouvante initiée par Anne-Marie Philipe d'extraits du livre de sa mère Anne Philipe "Le temps d'un soupir"
Et en sortant sur la "Place des Droits de L'homme" qui jouxte ce qui fut le TNP, un théâtre POPULAIRE qui honorait notre profession, je me demandais qui serait aujourd'hui cette star de la scène et de l'écran capable de mettre sa notoriété au service de la profession et d'un engagement citoyen...