MES "AMIES" d'ALGER...
La vie réserve de temps en temps quelques petits "miracles" là où on ne les attend pas...Et quand ça arrive, c'est magique ! Mon court séjour sur ma terre natale a généré ce type de petits miracles, on pourrait dire ces rencontres du "troisième type"!. Les coups de foudre d'amitié existent-ils au même titre que l'incontrôlable attirance amoureuse ? Je le crois et ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Il y a un an et demi, une rencontre qui devait être très éphémère, pour ne pas dire inexistante avec la propriétaire d'un gîte en Savoie " un genre de bonne fée comme "La Jeanne" de Brassens, avec un un coeur "gos comme ça", cette rencontre fugace s'est métamorphosée en une réelle et profonde amitié. A Alger, donc, les rencontres furent encore plus éphémères, mais le contexte, je pense, les a électrisées et à fait de la brièveté un concentré d'émotions qui a cristallisé les sentiments à leur paroxysme. Djaouida, d'abord, cette jeune femme qui m'a ouvert la porte de la (ex) maison de ma cousine. Cette femme au regard clair, franc, direct, qui s'exprimait dans un français parfait, il a suffit de quelques mots, quelques repères, l'évidence d'appartenir à une même "famille" au delà de nos différences, de nos âges, de nos cultures. Elle venait de perdre sa mère, j'avais encore du mal à faire le deuil de la mienne. Quelques mots, un regard, l'échange de nos adresses e-mail, depuis nous entretenons une correspondance ...complice, d'une qualité exceptionnelle (je parle de son écriture), sans trahir l'intimité de ces échanges épistolaires, je vous livre une phrase de son dernier mail: " Cette humanité refoulée à cause du vécu des années de plomb et des difficultés de la vie, est une réserve dans laquelle, un jour nous puiserons notre fraternité"...Je vous avais également parlé dans mes carnets de bords d'Alger de l'émotion intense qui m'avait saisie en face du sens de l'hospitalité simple et magnifique de la famille qui occupait "mon" a ppartement ...Nous nous étions séparés en nous embrassant avec une sincèrité forte qui dépassait les mots. Je leur avais demandé leurs noms pour envoyer une petite carte de Paris, (l'adresse n'avait pas changé, je la connaissais) Avec la même simplicité avec laquelle ces femmes m'avaient reçue, elles n'ont pas voulu s'individualiser sur le petit papier sur laquelle l'aînée a écrit: "Famille Ham..." Le lendemain de mon retour à Paris, j'ai choisi avec soin une très belle carte du bas Montmartre pour leur adresser un petit mot de remerciement, nous étions le 1er juin. Le temps passait, je ne savais pas si ma missive avait su traverser la méditérrannée... Quand le 1er juillet, j'ai trouvé à mon courrier une enveloppe Kraft couverte de timbres d'Algérie, mon coeur s'est mis à battre. Au dos de l'enveloppe, je pouvais lire "Famille Ham...." suivie de "mon" adresse. L'enveloppe contenait 4 cartes postales "d'Alger la blanche" dont une reproduction du monument aux morts de l'époque coloniale ! La lettre qui l'accompagnait écrite d'une très belle écriture claire, généreuse, élégante se termine ainsi: "C'est comme baraka qui revient après tant d'années; vous êtes chez vous, vous pouvez revenir quand vous voulez notre porte est grand ouverte"...