SHOW MUST GO ON...
...C'est la formule consacrée, quand le trapéziste tombe et que le spectacle continue, n'est-ce pas. La cérémonie de crémation de GUY BONNET fût à son image. Il avait tout prévu, même si la crise cardiaque fût imprévisible, j'ai appris qu'elle l'avait surpris après avoir commandé un petit déjeuner dans un PALACE des Alpilles. Une mort conforme à sa vie de paillettes, mais il n'était pas que futile, il était aussi raffiné, mélomane et plein d'humour, il y avait donc un peu de tout ça dans les funérailles qu'il avait prévues. Une profusion de fleurs blanches, plein d'amis aussi inconsolables qu'amusés par le souvenir des moments délicieux passés en sa compagnie, du Shubert, du Mozart et pour finir sur un pied de nez, la MARCHE DE RAKOCZI dans la DAMNATION DE FAUST de BERLIOZ, sous les applaudissements embués de larmes. UNE BELLE SORTIE ! Donc, après deux jours de pause pour digérer le salut final, je reprends le show et la suite de mes balades dans le "GAI PARISSSS". La dernière fois, je m'étais arrêtée aux portes du jardin de St JULIEN LE PAUVRE, nous pouvons aujourd'hui y entrer. C'est un bel espace vert en face de NOTRE DAME DE PARIS, au calme, à deux pas de la foule des touristes qui se pressent pour entrer dans la cathédrale. Tous ces touristes qui attendent des heures sous le soleil ou sous la pluie rêvent-ils derrière un pilier de Notre-Dame de rencontrer DIEU, comme Paul CLAUDEL ou bien ESMERALDA ? Peu importe, il valait mieux dimanche dernier se réfugier dans ce jardin à l'ombre du plus VIEIL ARBRE DE PARIS...Non, ça c'est juste pour la petite note romantique, mais hélas ce très vieux monsieur, appelé ROBINIER - ce qui n'est pas un nom très poètique - ce vieillard donc est perclus de rhumatismes et assez déplumé. On lui a injecté du ciment pour l'aider à tenir debout et encore il s'appuie sur une béquille en imitation écorce pour tenir le coup, mais pensez donc, il a quand même été planté sous HENRI IV, il en a vu, le bougre depuis RAVAILLAC jusqu'à MAI 68 ...et après ! Il est donc bien fatigué. A quelques pas de lui, se tient en revanche, un majestueux accacia dans la force de l'âge qui ne doit compter que 150 ou 200 ans avec un tronc solide, musculeux , superbe, et coiffé d'une cascade feuillue à rendre jaloux tous ses frères chlorophyllés ! Il n'a ni nom, ni petite pancarte mentionnant ses origines ou son âge, mais il nargue son aîné avec une assurance insouciante qui fait plaisir à voir. Sera-t-il encore là en 2211 ? Je ne serai pas là pour vous le raconter ni vous pour me lire !