UN WEEK-END À SOFIA...(suite)
L
Le dimanche 29 avril le temps est toujours au beau fixe, ici on croit au printemps ! Un temps à compléter la petite balade d'hier. aujourd'hui c'est le GRAND tour dans la ville en émoi, puisqu'elle reçoit le PATRIARCHE DE RUSSIE ! Trop de monde pour pénétrer dans la magnifique cathédrale Alexandre Nevsky - je réserverai cette visite au calme quelques heures avant mon départ le lendemain - je préfère m'attarder devant la tête monumentale et impressionnante de Stéphan STAMBOLOV (1854 -1895) qui fut un chef du gouvernement et un ministre de l'intérieur considéré comme un despote et finit assassiné...par un coup de hache sur la tête, par des Macédoniens, en plein jour à Sofia ! Comme vous pouvez le voir le sculpteur a tenter de rendre avec réalisme toute la barbarie de cet assassinat !
Dans un genre plus...littéraire voici la Bibliothèque Nationale "gardée" les frères CYRILLE et MÉTHODE qui inventèrent l'alphabet slave ancien dit "GLagolitique" qui prendra un peu plus tard le nom de "CYRILLIQUE" et sera adopté par les Russes. J'ai cru entendre dans la voix de Vladimir une pudique fierté - mais fièrté, quand même - en racontant cette histoire.
Avant de quitter l'aspect touristique de ce si bref séjour, je vous montrerai quand même un peu du "coeur" de SOFIA, puisque la légende veut que ce soit en ces THERMES que SOPHIE vient jadis prendre les eaux réputées pour leurs vertus curatives, elle en fût si satisfaite qu'elle décida d'y ériger une ville à laquelle elle donnerait le nom de SOFIA - la sagesse- ! Les pieds endoloris, mais la tête et le coeur pleins d'images et d'histoires, j'ai ensuite suivi Vladimir dans le quartier des théâtres. Ici, le théâtre fait partie de la culture du peuple, le théâtre est abordable pour chacun, les pièces se jouent en alternance et l'on joue beaucoup plus d'auteurs contemporains que de "classiques" à l'inverse de la FRANCE. Le coeur battant, j'ai découvert l'immense affiche devant le théâtre et mon nom en lettres cyrilliques : Мишел ЛОРАНС !!!
Le directeur m'attendait dans son bureau avec des fleurs, un magnifique livre de photos sur la Bulgarie, le cd des photos du spectacle et de la presse ! ROYAL ! Et nous avons pu durant un long moment bavarder de nos cultures théâtrales comparées et ...en français s'il vous plait ! Quelle élégance , quelle courtoisie ! Après une courte visite dans les loges pour saluer les comédiennes et présenter mes respects à la doyenne qui m'adressa, elle aussi quelques mots en français, quand la lumière s'est enfin éteinte dans la salle bondée, quand j'ai entendu les premières répliques de "MES" personnages en bulgare, mon coeur a battu la chamade jusqu'au "standing ovation " final qui saluait d'abord la performance de la star, l'ensemble de la remarquable distribution et bien sûr la mise en scène et la traduction de Vladimir PETKOV. Et quand j'ai entendu mon nom au micro pour m'inviter à venir saluer sur le plateau sur des airs de CHARLES TRENET rythmés par les battements de mains de la salle...Il est difficile de décrire le ressenti de cette émotion. Mais je pense quand même que mon plus beau cadeau était de voir que des personnages qui avaient pris vie dans la solitude de mon petit bureau Montmartrois pouvaient ainsi m'échapper et toucher le coeur des gens à Moscou, Vladivostok ou Sofia, déclencher les rires ou les larmes aux mêmes moments du texte. Cela prouve au moins une chose : les mots comme la musique ou toute forme d'art ne connaissent pas de frontières, les sentiments humains non plus.
PS: Je mettrai dans la rubrique "mes pièces" des photos du spectacle dans les jours prochains