VICTOR HUGO...
Tiens, pourquoi délaisser aujourd'hui mes sujets favoris entre théâtre, actualité et politique ? Pourquoi ne pas parler des Césars ou des Oscars à venir ? Pour un petit besoin vital de POÉSIE ! Depuis ma plus tendre enfance on m'a dit et répété le 26 février : "Tu es née le même jour que Victor HUGO" t cette phrase tant de fois entendue a crée une admiration et une fraternité exceptionnelle avec ce "jumeau" de coeur. J'ai aimé ses combats contre la MISÈRE, la PEINE DE MORT, l'iIMPOSTURE de Napoléon III, j'ai aimé ses prises de positions "jusqu'auboutistes", son engagement, ses amours tumultueuses. J'ai aimé, j'AIME son lyrisme boursouflé, débordant, excessif, "pompier" parfois. J'AIME sa folie romantique, j'aime ses ROMANS, son THÉÂTRE, je n'aime pas toujours sa poésie épique, mais j'AIME toujours sa poésie intime et j'adore ses DESSINS. Donc, pour fêter nos anniversaires, je lui permet POUR SES DEUX CENTS DIX ANS d'offrir à sa cadette de quelques décénnies (mais oui, certains jours de pluie, je vous assure que j'ai CENT ans !) d'offrir donc ce dessin si sombre et ce poème si lumineux, pour faire bonne mesure !
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis: Veux-tu t'en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l'eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
La fin février lorgne déjà vers le printemps, le cher Victor était toujours prêt à fêter la montée de la sève !
Et pour rester aujourd'hui sur un billet 100% POÉSIE, je voulais y ajouter le poème de Andrée CHÉDID envoyé dès de matin par mes très chers amis DJAOUIDA et LARBI depuis ma ville natale , qu'ils soient une fois encore remerciés de tout coeur, pour leur tendresse, la chaleur de leur amitié, leur fidélité qui a participé à retisser le cordon qui me relie à tout jamais à cette matrice méditerranéenne.
J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie
*
Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits
*
Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries
*
Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir
*
J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.
Andrée Chedid