ELIPOTE (drôle de nom, vous en conviendrez dont je ne suis pas sûre de l'ortographe) a deux jours, elle est née avant hier, jour de pleine lune, pour le moment elle aime les caresses et Géraldine et moi prenons un certain plaisir à enfouir nos doigts dans son pelage tout doux , les « frisettes » qu’elle a sur le sommet de la tête et frôler son museau rose et humide. Elle se laisse faire, ce qui n’est pas le cas de la plupart des massives aînées. Depuis hier, le temps est à l’orage dans les montagnes avoisinantes et aussi, un peu dans nos têtes…L’approche de la « première » nous électrise quelque peu, et chacun exorcise l’angoisse du trac comme il peut , en grignotant, en faisant des blagues, en racontant ses souvenirs de « campagnes » ou en se renfrognant ! Contrairement à l’affirmation de Marivaux, les acteurs ne sont pas toujours de bonne foi !! Nous sommes à J-5 (si l’on compte la répétition d’aujourd’hui) et par principe, par habitude ou par goût de la « belle ouvrage », nous ne nous sentons jamais suffisamment « prêts ». Les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, les projecteurs ont déjà envahi la stabulation, les bottes de paille empilées avec art par Patrice LECHEVALLIER
(notre créateur lumière, qui fait parfois office de scénographe) servent à construire le « décor » avec le plateau à foin et les tracteurs. Bientôt les voix des acteurs et les percussions du groupe « Accent » satureront toutes les nuits, les oreilles des Montbéliardes, qui finiront par haïr ces citadins qui viennent leur exprimer avec peut-être trop de fougue leur amour de la ferme !
